La première édition du Festival International du film de Tripoli a proclamé son palmarès mardi soir au Metropolis de Beyrouth. Consacré à la Résistance Culturelle, le festival a donc primé : en fiction, grand prix à Shakespeare must die, Ing K., une adaptation thaïlandaise révolutionnaire de Macbeth ; prix spécial du Jury à Ji-seul de O Muel, film coréen qui propose un brillant traitement plastique d’un épisode méconnu de la guerre en 1948 ; prix du jury documentaire à Il se peut que la beauté ait renforcé notre révolution – Masao Adachi de Philippe Grandrieux, qui offre le parcours d’une vie consacrée à l’art comme expression de la résistance ; mention spéciale à Babylon de Youssef Chebbi, Ismaël, Ala Eddine Slim pour ce travail audacieux sur un grand sujet de notre temps : des hommes et des femmes déportés par la violence de la guerre . Prix NETPAC ex-aequo : Liberta, de Kan Lume, pour avoir montré comment la résistance culturelle aborigène offre une guérison et un espoir spirituels et pour le mariage habile de différentes formes documentaires et sa forme narrative improvisée ; Shakespeare must die de Ing K. pour son adaptation courageuse et esthétiquement radicale d’un classique de la littérature qui permet un commentaire incisif du pouvoir dans un temps et lieu différent.
Ce choix est engagé et humaniste, deux termes qui dans ce pays semblent avoir été vidés de leur sens.
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